L’avantage de la rue Saint Anne, outre son
charme de rue sinueuse du vieux Paris, réside dans son alignement de
petits restaurants japonais proposant le même plat : la soupe de ramen,
son accompagnement obligé, les gyozas, et ses variantes, les nouilles ou
plats de riz sautés. Nous entamons donc une enquête visant à tester ces
différentes boutiques pour élire un éphémère vainqueur…
Drôle
d’animal que la soupe de ramen : comme les gyozas, elle est d’origine
chinoise et a été reprise, adaptée, réintégrée dans la cuisine
japonaise. Serait-ce une trace de cette influence étrangère ? Mais il me
semble que le plaisir d’avaler ses ramen à grands coups d’aspirations
bruyantes est plus terrien, jouisseur, immédiat, que le plaisir,
intellectuel et calme, d’avaler un bol de udon ou des sobas froides.
Notre
référent du ramen est évidemment au Japon, notamment lors d’un passage à
Fukuoka pour son tonkatsu ramen : des ramen cuites dans un bouillon à
base d’os de porc blanchi, incroyablement parfumé et quasi crémeux en
consistance.
Revenons à Paris où nous avons la chance d’avoir
cette concentration de ramen-ya. Notre première enquête nous mène à
Kadoya, un relatif nouveau venu (nous ne le connaissions pas avant notre
départ pour Madrid il y a trois ans), puis dans la nouvelle succursale
de Higuma ouverte rue Saint Honoré.
Les éléments de l’enquête :
des edamame pour grignoter, des gyozas, et une miso ramen, qui, par sa
consistance et son goût plus prononcé, me rappelle un peu les tonkatsu
ramen.
Higuma sort vainqueur éclatant de la comparaison. Edamame
corrects contre quelques gousses racornies et flétries, quasi rances
chez Kadoya, bouillon bien plus riche et onctueux, tranche de porc
savoureuse contre une ramen acceptable mais sans plus, gyozas cuits
parfaitement, c’est à dire croustillants et quasi caramélisés sur la
base, encore tendres au dessus, contre des raviolis aqueux, certainement
enlevés trop vite.
Dernier point impardonnable pour Kadoya : une
visite aux toilettes laissait entrevoir une hygiène douteuse : plats
entassés dans le lavabo où l’on devrait se laver les mains, porte
entrebaillée sur une remise peu ragoutante… Visiblement l’origine
chinoise du plat perdure plus que de raisonnable dans certaines
boutiques…
Le seul point faible de Higuma était la farce des
gyozas, un peu trop chair à saucisse à notre goût. Une ramen ya saura
t’elle profiter de cette faiblesse ? La suite lors d’une prochaine
visite rue Saint Anne…
Addition : moins de 20€ par personne
Higuma
163, rue Saint Honoré
Paris 1er
Kadoya
28, rue Saint Anne
Paris 1er
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