En ces tristes
semaines où l'hiver semble s'étirer dans une longue traînée d'humidité
glacée, il faut résister à la tentation de midi, celle de s'envoyer 300
grammes d'entrecôte XXL sauce béarnaise anonyme sur un lit de frites
industrielles, à cette promesse d'une satisfaction facile, d'une douce
somnolence digestive ponctuée de légers reflux gastro-oesophagiques à
étouffer discrètement tandis que l'on fixe, sans le voir, l'écran de son
ordinateur, de retour dans la chaleur des open spaces.
"Plaquez tout pour de beaux morceaux", nous proclament pourtant depuis quelques semaines des rugueux de l'équipe de France, crayonnés de trois quart, avant-bras d'acier croisés sur torses sur-gonflés, regards droits et cous épais: les affiches de l'hippopotamus du bas du bureau ne font décidément pas dans la finesse, et nous replâtrent à grand coups de truelles une association bien connue, celle de la barbaque bien saignante, et de la virilité.
S'il faut manger de la viande, entrons donc en résistance. A l'agressivité marketing toute en muscles, nous opposerons la rondeur du notable, à la viande saisie et violemment brûlée par le gril, la flamme de la broche qui préserve les sucs et la tendresse des chairs. Plutôt que de s'empiffrer un midi dans le cadre aseptisé d'un franchisé de banlieue, nous attendrons sagement le soir, le temps de marcher lentement le long des trottoirs déserts bordant l'UNESCO avant d'entrer dans un établissement d'angle, brasserie cossue, promoteur à succès de la bonne viande: le Père Claude.
On y est accueilli par la chaleur de la broche, les clients, hommes d'affaire, habitués du quartier, s'installent tranquillement dans la salle confortable toute en tons beiges. Une atmosphère bonhomme règne, à l'image de plats tout simples, s'appuyant plus sur la qualité de la viande et la justesse de la cuisson que sur des préparations élaborées. Nous avons pu profiter d'une terrine de langue de veau sauce ravigote, puis, surtout, de la rôtisserie: poulet entier, carré d'agneau, andouillette, côte de boeuf: autant de pièces parfaitement cuites, savoureuses qui, accompagnées de purée et d'un saint-joseph, dessinent les contours des repas comme on les aime, antidotes à la déprime les soirs d'hiver: généreux, simples et réconfortants.
Addition: 50€ par personne
Le Père Claude
51, avenue de la Motte Piquet
Paris 15ème
01 47 34 03 05
"Plaquez tout pour de beaux morceaux", nous proclament pourtant depuis quelques semaines des rugueux de l'équipe de France, crayonnés de trois quart, avant-bras d'acier croisés sur torses sur-gonflés, regards droits et cous épais: les affiches de l'hippopotamus du bas du bureau ne font décidément pas dans la finesse, et nous replâtrent à grand coups de truelles une association bien connue, celle de la barbaque bien saignante, et de la virilité.
S'il faut manger de la viande, entrons donc en résistance. A l'agressivité marketing toute en muscles, nous opposerons la rondeur du notable, à la viande saisie et violemment brûlée par le gril, la flamme de la broche qui préserve les sucs et la tendresse des chairs. Plutôt que de s'empiffrer un midi dans le cadre aseptisé d'un franchisé de banlieue, nous attendrons sagement le soir, le temps de marcher lentement le long des trottoirs déserts bordant l'UNESCO avant d'entrer dans un établissement d'angle, brasserie cossue, promoteur à succès de la bonne viande: le Père Claude.
On y est accueilli par la chaleur de la broche, les clients, hommes d'affaire, habitués du quartier, s'installent tranquillement dans la salle confortable toute en tons beiges. Une atmosphère bonhomme règne, à l'image de plats tout simples, s'appuyant plus sur la qualité de la viande et la justesse de la cuisson que sur des préparations élaborées. Nous avons pu profiter d'une terrine de langue de veau sauce ravigote, puis, surtout, de la rôtisserie: poulet entier, carré d'agneau, andouillette, côte de boeuf: autant de pièces parfaitement cuites, savoureuses qui, accompagnées de purée et d'un saint-joseph, dessinent les contours des repas comme on les aime, antidotes à la déprime les soirs d'hiver: généreux, simples et réconfortants.
Addition: 50€ par personne
Le Père Claude
51, avenue de la Motte Piquet
Paris 15ème
01 47 34 03 05
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